« Elle commence par le Soleil de Tohosvak. Elle allume l’appareil, qui se met à diffuser la même lueur émeraude que tout à l’heure. Elle survole de la main le cylindre, sent à nouveau le courant d’énergie. Elle n’a pas envie de l’interrompre, mais de l’accélérer, de laisser la lumière couler à flot et chasser la froide obscurité des lieux. Une fois de plus, elle se concentre, ferme les yeux pour ne pas se laisser distraire par ses autres sens. Elle imagine une rivière aux eaux vertes. Calme dans la plaine, le cours d’eau arrive dans les collines. Le courant se précipite, sillonnant les rochers, emportant les brindilles et les petits poissons. Les montagnes succèdent aux collines. Plus rien ne résiste au torrent. Ses eaux vertes charrient la vase, les pierres, les êtres vivants. Il creuse la roche et façonne les paysages. Au passage, il grossit, rassemble en lui cent sources et ruisseaux. Une falaise l’oblige à plonger : le voilà cascade irrésistible, dont les eaux libres jaillissent dans un grondement assourdissant… »