Quel auteur n’a jamais rêvé de rencontrer le lecteur parfait, celui qui saurait comprendre toutes ses intentions et suivre les mouvements de son âme sans se perdre en chemin ? Après des mois d’écriture en solitaire, il aspire, comme un voyageur revenant d’une terre étrangère, à rencontrer quelqu’un qui parle sa langue et lui tende un miroir où il reconnaisse enfin son image. Céline Bernard offre cela, et bien d’autres choses encore. Écrivain public, elle met sa plume et son attention bienveillante à la disposition de tous ceux qui aspirent à laisser une trace de mots sur le papier ou l’écran. Je lui consacre ce billet en guise d’hommage et de remerciement.
Une rencontre
J’ai rencontré Céline Bernard grâce à l’éditeur Jacques Flament. Un forum d’auteurs signalait les services de relecture offerts par ce dernier aux auto-édités. Sur son site, j’ai constaté que ces services allaient très prochainement évoluer en une structure appelée SIAPA, davantage spécialisée dans la mise en page. J’ai donc pris contact avec Jacques Flament afin de lui demander s’il pouvait « m’indiquer ou me proposer des services de correction – voire d’édition au sens anglo-saxon, c’est-à-dire d’amélioration de manuscrit ». Il m’a répondu – fort aimablement – le jour même, me proposant de transmettre ma demande à une personne qui avait toute sa confiance. Le lendemain, Céline Bernard m’a contacté à son tour. Notre collaboration a commencé dès la semaine suivante.
Un écrivain au service des autres
Sur son site Écriture plurielle, Céline présente un échantillon déjà très vaste de ses compétences : relecture orthographique, réécriture, rédaction, visant des publics aussi divers que les écrivains, les étudiants, les entreprises ou les simples particuliers. Mais elle sait également s’adapter aux demandes individuelles et proposer des prestations sur mesure à des prix très intéressants. Dans mon cas, la demande visait deux grands domaines : la révision et l’amélioration de manuscrit et la correction orthographique et typographique. Or, s’il est aisé de trouver des correcteurs, la révision fait partie de ces activités encore confidentielles, demandant une forte sensibilité littéraire, du tact et une expérience de l’édition.
Notre collaboration
Nous avons d’abord communiqué par courriel. Après transmission de mes manuscrits pour lui permettre d’évaluer le travail à fournir, Céline m’a envoyé un devis qui m’a très agréablement surpris : pour des services aussi indispensables, susceptibles de métamorphoser un brouillon en livre accompli, le tarif demandé était plus que raisonnable ! Au cours de notre premier entretien téléphonique, j’ai eu l’occasion de constater qu’elle possédait en abondance les qualités que je recherchais : attentive, douée d’une forte empathie et d’un sens raffiné de la chose littéraire, Céline a su me convaincre sans peine de lui confier la révision de mes manuscrits.
Le devis prévoyait trois axes de travail : la lecture analytique des manuscrits, un entretien de cadrage sur mon positionnement d’auteur et la correction de base et le formatage pour publication numérique. Une quatrième option était laissée à mon appréciation : la possibilité de réécrire des pages ciblées. Le programme était large et ambitieux, portant autant sur la révision et la correction de mes manuscrits que sur mon identité d’auteur.
Lectures : le pouvoir de l’empathie
Première étape : les « relectures orientées » de mes romans. Dès les premières lignes du compte-rendu, j’ai compris ce que signifiait une lecture professionnelle. Non seulement Céline avait compris mes intentions, mais elle avait analysé la structure de mes récits jusqu’à mettre en évidence des significations qui ne m’étaient pas apparues ou des lacunes dont je n’avais pas conscience. L’ensemble demeurait toujours positif, avec des recommandations pour améliorer ce qui n’allait pas. Un peu comme si ma réviseuse se tenait derrière moi pendant que j’écrivais et m’aidait à mettre au jour le roman caché dans les replis de mon esprit.
Les lectures orientées se composaient de trois parties : une analyse générale du récit, les grands axes de lecture et un relevé des points remarquables, positifs et négatifs, chapitre par chapitre. Cette progression du général au particulier m’a permis d’entamer une réécriture chirurgicale de mes manuscrits, fondée sur une vision extérieure qui m’aidait à débarrasser mes brouillons des scories qui les rendaient moins lisibles. Quand un auteur bénéficie d’une lecture aussi empathique, il accomplit d’incommensurables progrès dans la voie qu’il s’est choisie.
L’entretien, coming out de l’écrivain
La deuxième étape, l’entretien de cadrage, m’a permis d’exprimer mon ambition en tant qu’auteur et en tant qu’éditeur. La parole a la vertu de mettre en évidence les ressorts cachés d’un projet et ses points faibles. Ce n’est pas si souvent qu’un aspirant écrivain a l’occasion de verbaliser ses motivations secrètes, surgies souvent de l’enfance. Cet exercice parfois difficile, toujours fructueux, contribue lui aussi à clarifier l’esprit et à renforcer la volonté. Le compte-rendu que m’a envoyé Céline témoignait des mêmes aptitudes que les lectures orientées, avec une surprise inattendue : un travail de recherche fondé sur mes mots, quelques liens vers des sites évoqués, des livres à peine mentionnés.
La troisième étape, la correction orthographique, est en cours. J’ai choisi de ne pas demander de formatage numérique, car je souhaite réaliser moi-même ce travail exigeant et technique.
Professeure d’écriture
L’aventure n’est pas terminée, et elle connaîtra certainement des suites. Je me considère comme un étudiant en écriture, et j’espère que je n’abandonnerai jamais cet état. Dans cette pratique où les professeurs sont si rares, j’ai trouvé l’un des miens en Céline Bernard, réviseuse et écrivain pour les autres. Sans elle, comment aurais-je pu prétendre me passer d’éditeur ?